Accueil / Discours / Célébration du 49e Anniversaire de la CEDEAO

Excellence Monsieur l’Ambassadeur de la République du Cameroun à Dakar, Doyen du Corps Diplomatique ; 

 

Excellence Monsieur l’Ambassadeur de la République de Sierra Leone, Doyen des Ambassadeurs de la CEDEAO à Dakar ;

 

Excellences Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs, membres du

Corps diplomatique ;

 

Mesdames, Messieurs les Directeurs des Institutions de la CEDEAO ;

 

Mesdames, Messieurs les Représentants de l’Administration du Sénégal ;

 

Mesdames, Messieurs les Représentants de la Société civile et du Secteur privé ;

 

Distingués Invités ;

 

Mesdames, Messieurs ;

 

Permettez-moi, tout d’abord de vous remercier, toutes et tous, d’être présents parmi nous ce matin, pour prendre part à la cérémonie de célébration du 49e anniversaire de la CEDEAO.

Quarante-neuf ansd’histoire, pour une organisation internationale est, à l’évidence, une durée trop courte pour la pleine réalisation de son dessein.

Mais,en jetant un regard rétrospectif sur la trajectoire de la CEDEAO, force est de reconnaître, qu’ellea accompli des progrès significatifs, sous l’impulsion des Pères fondateurs. Notre organisation sous régionale s’est fortement renforcéeen faisant preuve d’une grande capacité d’adaptation, même si elle se trouveconfrontée aujourd’hui à de nouveaux défis, dont celui de son unité.

Il convient de rappeler qu’à sa naissance en 1975, la CEDEAO avait pour ambition quasi-exclusive de créer une zone de libre-échange économique. Ainsi, le Traité de 1975, ainsi que les Protocoles et Actes additionnels subséquents étaient particulièrement orientés dans une dynamique de l’intégration économique.

L’article 2 duTraité dispose justement que le but de la CEDEAO est de « promouvoir la coopération et le développement dans tous les domaines de l'activité économique[…]avec pour objectif d'élever le niveau de vie de ses peuples, d'accroître et de maintenir la stabilité économique, de renforcer les relations entre ses membres et de contribuer au progrès et au développement du continent africain ».

Toutefois,  dans les années 1990,l’instabilité  née de la  dégradation de la situation politico-sécuritaire de la sous-région,subséquente à la recrudescence des guerres civiles et des changements inconstitutionnels constatés dans certains État membres, constituait une sérieuse menace à  l’ambition de nos Chefs d’État de bâtir une zone de prospérité partagée. C’est ainsi que la CEDEAO s’est quelque peu réorientée en intégrant la dimension politique et sécuritaire dans son agenda et en l’érigeant au rang de priorité.Les leaders de la Communauté, à juste titre,estimaient que la paix, la stabilité et la sécurité sont les fondements indispensables du développement.

Excellences Mesdames, Messieurs,

C’est cette situation qui explique la signature du Traité révisé de la CEDEAOen 1993, et l’adoption d’importants instruments et mécanismesde gouvernance et de prévention des conflits. Je peux en citer :

  • le Protocole relatif au Mécanisme de Prévention, de Gestion, de Règlement des Conflits, de Maintiende la Paix et de la Sécurité de 1999,
  • le Protocole additionnel sur la Démocratie et la Bonne Gouvernance de 2001,
  • la Convention de la CEDEAO sur les armes légères et de petit calibre de 2006,
  • le Cadre de prévention des conflits de 2008, etc.

Il est important de rappeler également le rôle crucial jouépar l’ECOMOG créée en 1990,dans la stabilité de la sous-région.

Au demeurant, la CEDEAO a poursuivi parallèlement ses objectifs d’intégration économique, notamment avec le Protocole sur la libre circulation des personnes, le Schéma de libéralisation des Échanges, le Tarif extérieur commun, ainsi que la réalisation de grands projets d’infrastructures structurants. Je pense à cet égard aux corridorsAbidjan-Dakar-Praia et Abidjan-Lagos.

Excellence Mesdames, Messieurs,

Malgré la survenue inopinée de la pandémie de la Covid-19, force est de reconnaitre qu’aujourd’hui, la CEDEAO est une organisation à l’avenir prometteur. Elle est d’ailleurs souvent considérée comme la Communauté économique régionale la mieux intégrée d’Afrique.

Pour arriver à ce résultat, il a fallu opérer des réformes hardies, parmi lesquelles le passaged’un Secrétariat exécutif à une Commission, l’adoption de la Vision 2020 de la CEDEAO, laquelle ambitionnait de passer, d’une CEDEAO des États à une CEDEAO des peuples,oùles citoyens pourraient librement circuler, s’établir,travailler et s’épanouir dans n’importe lequel des États membres, puis la mise en place de la Vision 2050 de la CEDEAO, en décembre 2021 à Abuja, vient pallier les insuffisances de la Vision 2020, en déclinant de nouvelles ambitions pour notre organisation.

Mesdames, Messieurs, Chers participants,

Ayons, cependant, l’objectivité de reconnaitre que cette nouvelle réforme de 2022 a coïncidé avec la recrudescence du phénomène des coups d’État militaires et constitutionnels au sein de certainsÉtats membres, une  montée en puissance des mouvements terroristes dans le Sahel et une menace inédite sur l’unité de notre organisation avec trois de sesÉtats membresayant annoncé leur volonté de s’en retirer.

Excellences Mesdames, Messieurs,

L’option fondamentale du Sénégal pour l’intégration continentale est fortement réaffirmée et renforcée dans la nouvelle politique extérieure définie par Son Excellence Monsieur Bassirou DiomayeDiakhar FAYE, Président de la République.

Du format particulier de sa cérémonie d’investiture à la tournée sous-régionale de prise de contact qu’Il effectue actuellement auprès des pays frères, sans omettre la nouvelle dénomination du Ministère chargé des Affaires étrangères désormais « Ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères », tout démontre que le Sénégal est résolument engagé dans la réalisation de l’unité du continent africain.

C’est tout le sens de son  plein investissement au sein de la CEDEAO quiconstitue pour notre pays  le premier cercle naturel de la construction de cette unité.

Aussi, le Sénégal travaillera sans relâche pour réunification de la CEDEAO, tout en accordant la priorité à l’instauration d’une paix durable dans la sous-région, qui est la condition essentielle pour parachever l’intégration régionale.

La célébration du 49e anniversaire de la CEDEAO nous offre donc aujourd’hui, l’occasion de réfléchir sur toutes ces questions ; sur les défis et perspectives de notre institution communautaire, à l’aube de son cinquantenaire.

Quels sont les obstacles auxquels la CEDEAO fait face dans le domaine de la paix et de la sécurité et dans le domaine de l’intégration économique et monétaire ?  Quelles solutions pour les surmonter ?

 

 

Au demeurant, le moment n’est-il pas propice pour prendre l’initiative de nouvelles réformes en vue de rendre la CEDEAO plus performante économiquement ;  plus efficace dans sa politique de paix, de stabilité et de sécurité mais également plus proche de ses citoyens et, par conséquent mieux acceptée par ces derniers ?

Ces questions primordiales seront certainement au menu des échanges au cours de cette matinée.

En attendant, je voudrais vivement remercier les éminents panélistes d’avoir bien voulu accepter d’introduire ces sujets.

Les discussions permettront, j’en suis persuadé, de recueillir des avis éclairés que nous ne manquerons pas de prendre en compte dans le cadre de notre mission au sein de la CEDEAO.

Je vous souhaite donc de fructueuses délibérations et vous remercie de votre aimable attention.

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